Constatée dès la fin de l'hivernage, la mortalité des abeilles s’annonce encore très importante cette année. Dans le monde apicole, 2021 est qualifiée de "pire année de l'apiculture française." Pas facile pour les professionnels de l'abeille, qui sont confrontés depuis des années à des taux de mortalité de plus en plus élevés dans leurs cheptels, ainsi qu'à une productivité de miel en baisse.
Lors du premier confinement en 2020, les apiculteurs ont été l’une des rares professions à profiter de la baisse des activités humaines. Couplé à une météo très clémente, cela avait permis des productions records.
En 2021,l’année apicole a été désastreuse. Les pesticides y sont malheureusement pour beaucoup. Bien que certains insecticides, et notamment des néonicotinoïdes, aient été interdits, les pesticides restent présents dans les ruches pendant très longtemps. D'après Gilles Salvat, directeur général délégué à l'ANSES : "Les cires, qui constituent les alvéoles, vont accumuler ces produits chimiques, et on peut même retrouver des produits qui ne sont plus utilisés depuis plus de vingt ans."
Face à cette forte mortalité de nos butineuses, l'Anses et l'EFSA demandent une modification de la réglementation européenne pour empêcher la mise sur le marché de produits nocifs pour les abeilles. L'enquête sur la mortalité hivernale des abeilles est réalisée depuis seulement quatre ans. D'après l'Anses, il faudrait dix ans pour obtenir une courbe significative sur l'impact des insecticides.
Les pesticides ne sont malheureusement pas les seuls facteurs de cette perte. Les conditions météorologiques désastreuses au mois d’avril et de cet été ont fortement dérangé les abeilles. Entre averses, basses températures, vents et faible luminosité, les abeilles n’ont pas pu sortir souvent de leur ruche pour butiner et se nourrir.
Que ce soit en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes, ou dans les Alpes-Maritimes, les pertes sont importantes, avec 25% de mortalité selon l'Anses. Ce pourcentage est bien plus haut qu’en 2019 et 2020.
C'est pour cette raison, que cette année nous avons beaucoup de mal à trouver certaines variétés de miels, notamment le miel d'acacia qui est en voie de disparition en 2021 !