Le journal Le Monde a révélé ce matin les conclusions très pessimistes d’une étude française à paraître jeudi 28 novembre dans la revue Science of the Total Environment. En effet, selon cette étude, les néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d'abeilles, imprègneraient les cultures (traitées et non traitées) pendant des années. Ainsi, même en les interdisant, les pesticides seraient toujours une menace réelle pour les insectes pollinisateurs. Cette étude montre la persistance de ces produits dans l’environnement et dans le pollen et le nectar de cultures dont ils ont été bannis.
Les marqueurs des pesticides présents dans le colza sont passés de 5% en 2014 à 55% en 2018. Même si ces chiffres sont très évocateurs, il est important de rappeler que dans la grande majorité des échantillons testés, les taux de contaminations sont restés inférieurs à 1 partie par milliard (ppb). Des contaminations spectaculaires ont cependant été observées.
Le risque pour les abeilles est-il réel ?
" Les auteurs répondent par l’affirmative. Après avoir utilisé un modèle simulant le risque de mortalité pour trois types d’abeilles (domestiques, bourdons et abeilles solitaires), ils estiment qu’au cours des deux pires années – 2014 et 2016 –, 12 % des parcelles étaient assez contaminées pour tuer 50 % des abeilles domestiques s’y aventurant. Jusqu’à 20 % des champs conduisent à la mortalité de la moitié des bourdons qui y butinent. Ces deux mêmes années, environ 10 % des parcelles présentent un tel risque pour les abeilles solitaires."
Le Monde, le 27.11.2019